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Les Dossiers D'antan...

2 mai 2015 6 02 /05 /mai /2015 10:31
Jean Marie Loret et Adolf Hitler: un air de famille?

Jean Marie Loret et Adolf Hitler: un air de famille?

Un fils caché d'Hitler né à Fournes-en-Weppes ? Un documentaire relance le mystère

Un documentaire intitulé "Hitler, mon grand-père ?" relance le mystère autour de l'existence d'un fils caché d'Hitler en France. 

 

  • @F3nord
  • Publié le 30/11/2014

Documentaire de 2014 réalisé par David Korn-Brzoza.

Depuis plus de 30 ans, l'histoire de Jean-Marie Loret, l'homme qui se disait fils d'Adolf Hitler, rejaillit au gré des révélations, investigations et autres témoignages. Ce mois-ci, un documentaire réalisé par David Korn-Brzoza et diffusé par la RTBF cette semaine (et sur France 5 le 14 décembre) refait un point complet sur ce mystère jamais élucidé et y apporte des éléments (presque) décisifs.  "Au début, j’ai refusé de réaliser ce film, explique le réalisateur. Pour le Français que je suis, cette annonce m’a fait froid dans le dos. Mais, petit à petit, j’ai remarqué que les preuves concordaient et qu’il y avait suffisamment de matière pour raconter cette histoire. J’ai alors décidé d’enquêter !" Le documentaire est bien documenté et évite tout sensationnalisme. 

 

1916 : début de l'histoire à Fournes-en-Weppes

Les troupes allemandes envahissent la Belgique et sont dans le Nord de la France. Le caporal Adolf Hitler a alors 29 ans. Il est un simple soldat de l'armée allemande. Régulièrement, au cours de ses permissions, il se rend à Fournes-en-Weppes (à 15km de Lille). Là, il aurait rencontré Charlotte Lobjoie, une fille de ferme, avec qui il aurait entretenu une relation pendant plusieurs mois.

Il quitte le secteur quelques mois plus tard en 1917. Charlotte, qui n'a que 18 ans, accouche en mars 1918. Jean-Marie est rapidement confié à une famille. Il va y vivre une enfance difficile, souvent maltraité, insulté : "Fils de boche". Il ne connaît ni sa mère, ni son père. 
 

1942 : des Allemands s'intéressent à lui

Adopté, Jean s'appelle désormais Jean-Marie Loret. Il affirme que ses parents adoptifs ne cessaient de lui répéter : "Ne cherche jamais à savoir qui est ton père". En 1942, sa vie va commencer à basculer. Il affirme avoir été convoqué à l'hôtel Lutetia, siège des services de renseignements allemands. Il y subit un interrogatoire sur ses origines, son enfance. Un officier allemand lui donne alors l'adresse de sa mère. Il la rencontre. Elle refuse de lui dire qui est son père avant de lui faire une incroyable révélation juste avant de mourir : "Ton père s'appelle Adolf Hitler".

La deuxième guerre mondiale est terminée depuis 2 ans. Hitler est mort. Cette annonce est un choc pour Jean-Marie Loret. L'homme qui vit désormais en Picardie va consacrer une bonne partie du reste de sa vie à vérifier cette révélation. 

1975 : il révèle son secret à ses enfants

En 1975, Jean-Marie Loret décide de réunir ses 9 enfants. Il leur avoue ce qu'il a gardé secret jusque-là : Hitler est leur grand-père. "Imaginez qu’on vous annonce que vous êtes la petite-fille du diable en personne, du plus grand bourreau de l’Histoire… Vivre cela, ce n’est pas descriptible, c’est violent, c’est très dur à accepter", raconte Elisabeth dans le documentaire. 

Jean-Marie Loret est convaincu d'être le fils d'Hitler et il va se mettre en quête de preuves de ces dires avec l'aide d'un historien allemand : Werner Maser. Ce dernier accumule des éléments qui tendent à prouver que l'histoire racontée par ce Français est vraie. Le documentaire les reprend un à un en montrant tout de même qu'ils sont fragiles  :

  • La ressemblance physique est indéniable. Mais aucune ressemblance physique ne prouve un lien de filiation. Il a aussi le même groupe sanguin qu'Hitler (ce qui ne prouve rien non plus)
  • Le rendez-vous à l'hôtel Lutetia avec des officiers allemands. Jean-Marie Loret dit y voir été pris en photo. Mais elle n'a pas été retrouvée dans les archives. Impossible donc de prouver que ce rendez-vous a bien eu lieu. 
  • La famille adoptive de Jean-Marie Loret aurait acheté grâce à mystérieuse aide allemande un immeuble à Francfort, revendu 5 ans plus tard. Investissement classique de bourgeois de l'époque ou façon pour Hitler d'aider la famille qui élève son fils ?
  • Un portrait réalisé par Hitler de Charlotte Lobjoie (et retrouvé dans son grenier) aurait été authentifié. Mais là encore aucune preuve formelle qu'Hitler a peint ce tableau, ni que la femme représentée est Charlotte Lobjoie... Même s'il y a une ressemblance...
  • Des témoignages recueillis par l'historien chez les proches d'Hitler tendraient à montrer que le dictateur allemand avait ordonné en 1940 qu'on enquête sur une femme qu'il avait rencontré en France pendant la 1ère guerre mondiale. Des témoignages impossibles à vérifier aujourd'hui.

1977 : "Je suis le fils d'Hitler"

L'historien Werner Maser estime, en 1977, avoir suffisamment d'éléments pour révéler le scoop au monde entier. Les médias s'emparent de l'affaire. Et Jean-Marie Loret, 59 ans, devient presque une "bête de foire". Mais très vite, certains journalistes se font moqueurs ou dénoncent une supercherie, pointant la fragilité des arguments avancés. Jean-Marie Loret, de son côté, continue à chercher des preuves. Il en fait un livre qui sort dans l'indifférence en 1984. En 1985, la mort stoppe sa quête mais pas le mystère qui devient un fardeau pour ses enfants, en quête d'identité.

C'est incontestablement le vrai "plus" de ce documentaire. Philippe Loret et sa soeur Elisabeth, deux des 9 enfants de Jean-Marie Loret y apportent leur témoignage mais surtout se soumettent à un test ADN. Pensant grâce à cela, en finir avec un mystère qui "plombe" leur vie, est pesant, difficile à porter. Sont-ils oui ou non les petits fils du dictateur ? 

Problème : l'ADN d'Adolf Hitler n'existe pas. Mais en retrouvant dans son arbre généalogique, des membres de sa famille, on peut comparer leurs ADN à ceux de Philippe et Béatrice. En Autriche, deux hommes, lointains cousins autrichiens d'Hitler ont accepté la démarche. Le documentaire filme ses tests ADN et en donnent les résultats. Possède-t-il le même chromosome "Y" que les membres de la famille Hitler ?

Vous pourrez découvrir les résultats en regardant ce passionnant documentaire sur France 5 le dimanche 14 décembre à 22h25. On peut simplement dire que cet élément fait clairement avancer "l'enquête" sans la boucler définitivement. 

Et si tout était faux ?

Au-delà de ces "résultats", le documentaire pose de toute façon aussi la question inverse : si Jean-Marie Loret n'est pas le fils d'Hitler, qui a menti ? Sa mère qui a voulu se donner de l'importance ou devenir quelqu'un ? Jean-Marie Loret lui-même pour se venger de son enfance douloureuse d'"enfant de boche"  ou toucher un éventuel héritage ? Personne ? Charlotte Lobjoie ne savait peut-être pas elle-même qui était le père de son enfant... Un siècle plus tard, le mystère continue... 

Il y a 2 ans déjà...

L'histoire de Jean-Marie Loret avait été ressortie il y a plus de deux ans par le journal Le Point mais sans éléments vraiment nouveaux. A cette occasion, France 3 avait exhumé des archives les images de Jean-Marie Loret.

Reportage de France 3 Nord-Pas-de-Calais, 2012.

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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 08:43
Jacques Chirac, Centre Presse, Janvier 1971.

Jacques Chirac, Centre Presse, Janvier 1971.

Une question dont on connaît la réponse à l'avance. C'est la prouesse qu'a réussit à faire passer pour un scoop le journal Paris-Match qui malgré une actualité politique, historique dense, trouve le moyen de se désintéresser de tout cela pour remettre au goût du jour un vieux loup de la politique, qui a rendu les armes en 2007.

Lui c'est JC, savant mêlant de Prophète pour les uns, de Parrain pour d'autres, et pour une étrange majorité qui se redécouvre, un Président, un homme qui a été au-dessus de la mêlée, qui a su guider la France aux portes du XXIème siècle: Jacques Chirac.

Et pourtant, que les Français ont la mémoire courte, eux qui blâmaient le roi fainéant au mitan de son second mandat, lui qui a trimballé, comme la locomotive les wagons, des affaires judiciaires durant des années.

Mais s'il est un adjectif que l'on colle à Chirac en premier lieu, c'est celui de "sympathique". Oui on a beau ne l'avoir jamais rencontré en réalité, décrier son bilan politique, comme on dit, "il passe", contrairement à d'autres qui eux, comme Balladur qui a à peu de choses près les mêmes convictions que lui, tant et si bien qu'au terme de 40 ans de revirements politiques, c'est simple: parler des convictions chiraquiennes, c'est un peu comme causer du bon Dieu: tout le monde a une opinion sur lui, différente les uns des autres, mais personne ne sait franchement ce qu'il croit.

Alors Paris-Match a donc enfoncé une porte ouverte en faisant dire à quelques bourricots que Chirac était à leurs yeux le président le plus "sympathique". Et pour vous dire à quel point les Français interrogés ne sont ques "des veaux" pour reprendre le bon mot du grand Charles, il désigne comme second président le plus "sympathique"...François Mitterrand. Euh...on parle bien de Tonton, le florentin, le machiavélique, l'homme qui s'est baladé sur l'ensemble de l'échiquier politique, celui qui en dînant avec ces mêmes gens qui le considèrent comme "sympathique" n'aurait eu que du mépris pour ce qu'ils sont, pour leur manque de réflexion, pour leur simplicité? Mitterrand aimait la France, mais je ne pense pas qu'il aimait autant les Français. C'est un point de vue. Et pourtant, il trouvera toujours des gens pour l'aduler.

En tout cas, ce sondage tombe à point nommé, en plein coeur de la tendance "Swag Chirac". Mais au final, cette étude, qui place Sarkozy et Hollande derniers, confirment une chose: l'opinion publique n'a pas de mémoire, et elle apprécie le passé pour ce qu'il est: un moment qui nous fait sortir de notre présent et qui nous apporte une illogique forme de nostalgie. Quitte à idôlatrer un passé qui quand il était présent n'en était pas moins détesté, contrairement au passé, et ainsi de suite.

"C'était mieux avant" nous dit en creux le sondage. Oui, mais c'était quand avant?

Et parce que Jacques Chirac, c'est des posters, des affiches, des T-shirt, des sacs, des sites, des blogs, des timblr, des interviews à rallonge, eh bien sachez que c'est aussi...de la musique.

"Je serai le Président de tous les Français". Le serment présidentiel de notre monarchie, ou le serment royal de notre république. A vous de voir. Mais tant qu'il y aura une élection présidentielle, le serment sera proclamé. Mais sera-t-il tenu,

SAMBA JACQUES CHIRAC

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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 13:27
Port-des-Barques, Samedi 18 Avril 2015.

Port-des-Barques, Samedi 18 Avril 2015.

Entre le départ de l'Hermione et le feu d'artifice, j'ai vu cette inscription très inattendue: "Les pictaviens de Port-des-Barques". Pas 'poitevins' hein, carrément des "pictaviens" terme usité uniquement que par des vrais gens de Poitiers.

Je ne suis pas rentré dans le petit Proxi Service qui était littéralement noyé sous la foule, mais sachez chères amies, chers amis de Poitiers, qu'en allant à Port-des-Barques, vous réussirez à y trouver un petit bout de Poitiers!

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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 07:53
Quelques noms de la droite des années 1980-1990 qui ont crée des ponts vers le FN.

Quelques noms de la droite des années 1980-1990 qui ont crée des ponts vers le FN.

Droite - FN : vingt ans d'affinités électorales

 

Elu par la gauche, Chirac sortira-t-il des législatives avec une majorité bleue-brune? Ce ne serait pas la première fois que la droite pactiserait avec son extrême, dont Pasqua disait: "Nous avons des valeurs communes"

 

La "lepénisation des esprits" ne dat pas d'hier. Elle est antérieure à la formule de Robert Badinter et a précédé le phénomène Le Pen. En 1981, deux mouvements d'inspiration gaulliste se créent pour défendre les valeurs de la droite et faire barrage aux socialo-communistes. Le premier se nomme Solidarités et défense des libertés. Son "parrain" en est Charles Pasqua. A son côté, se trouvent les jeunes Alain Juppé et Jacques Toubon, l'ancien ministre de la Défense Yvon Bourges, le maire de Nice Jacques Médecin, Alice Saunier-Seïté, ancienne secrétaire d'Etat aux Universités de Giscard, ou encore Jacques Dominati, un vieil ami de Le Pen. A la base, se regroupent des anciens du Service d'action civique (SAC), qui, à Marseille, constituent l'ossature du mouvement. Essentiellement composé de militants du parti des Forces Nouvelles (PFN, extrême-droite), Solidarité et défense des libertés a une existence éphémère. Pour défendre les mêmes valeurs lui succède le mouvement Initiative et Liberté (MIL), fondé le 16 décembre 1981, sous le patronage de Jacques Foccart, l'homme des réseaux africains de De Gaulle. Le MIL, défend la liberté d'entreprendre et la liberté de l'enseignement, s'oppose au collectivisme et à la social-démocratie. Son programme affiche ses valeurs: il désigne, déjà, l'immigration comme "une menace mortelle pour l'identité nationale". Dénonce "l'Europe fédérale et supranationale", les lobbies mondialistes, "les multinationales et la Trilatérale", l'antiracisme "instrument de désagrégation de la nation" et le Syndicat de la magistrature. Le MIL, dont Robert Pandraud sera nommé président d'honneur ne fait pas dans la dentelle. Une partie de ses idées, c'es le FN qui les défend alors. Ce qui vaut, dans les années 80, au mouvement de Le Pen de recruter dans les rangs de la droite républicaine. Ou parmi les adhérents du Club de l'Horloge, fondé par des militants du RPR ou les Comités d'action républicaine de Bruno Mégret et Jean-Yves Le Gallou, tous deux issusde la "droite classique". Le FN attire ausi des membres d'un vieux parti de droite, le Centre national des indépendants (CNI). Fondé en 1948, il a eu son heure de gloire avec Antoine Pinay et René Coty. Le Pen en sera un député en 1957. Dans les années 80, Alain Robert, ancien militant d'extrême-droite, et Michel de Rostolan échoueront à la députation sous l'étiquette CNI; l'un rejoindra le RPF de Pasqua, l'autre le FN. Parti croupion, le CNI n'a pas fini d'intéresser la droite de la "droite molle": Charles Millon et Philippe de Villiers essaieront tour à tour d'en prendre le contrôle ou de se l'inféoder.

En 1983, la droite fait moins de chichis avec le FN qui commence à accumuler les succès: Le Pen recueille aux municipales 11,26% des voix dans le XXe arrondissement de Paris. Quelques mois plus tard, c'est l'élection municipale partielle de Dreux. Jean-Pierre Stirbois, secrétaire général du FN, y fait mieux que le chef avec 16,76% des suffrages. Le FN gagne trois sièges au conseil municipal grâce à son alliance avec le RPR et l'UDF, qui soufflent la mairie au Parti socialiste. L'année suivante, le FN réalise 10,95% des voix aux européennes. Le président du groupe RPR à l'Assemblée, Claude Labbé, livre le fond de sa pensée: "Le Pen, c'est une réalité politique, nous devons travailler en commun".

 

L'original FN et les copies RPR

Certains au RPR croient que le succès du FN ne sera qu'un feu de paille. C'est le cas de Jacques Toubon qui, en 1986, assure Chirac que "à la fin de l'année, le FN fera 1%"; d'autres plaident pour des accords. Comme Michel Junot, un ami personnel de Chirac, qui se fend d'une tribune dans le Figaro où il suggère que le RPR fasse des alliances électorales avec le FN. D'autres, enfin, envisagent de rogner les scores du FN qui, grâce au retour à la proportionnelle, dispose, en 1986, d'une vingtaine de députés à l'Assemblée. Bernard Pons et Patrick Devedjian y sont favorables. Pour parvenir à ce but, certains préconisent une double tactique: débaucher des députés lepénistes et susciter des candidats anti-immigrés afin de faire baisser les résultats du FN.

Ainsi naît "l'Association contre le vote des immigrés" qui présente un candidat à Sarcelles. Son président est un ancien élu RPR de Lille passé au FN et qui, élu député frontiste, a rompu avec Le Pen. Une note transmise opar l'Association au ministère de l'Intérieur explique l'intérêt de l'opération: en 1985, le FN a fait 15% des voix à Sarcelles, en 1986, la liste "Contre le vote des immigrés", a obtenu 7,20%, alors que le FN est repassé à moins de 10%. Comme l'écrit l'auteur de la note: "Ce score prouve qu'avec une bonne campagne, on peut capter une grosse partie des voix du FN".

Ce n'est pas la première fois que la droite suscite des "oppositions d'extrême-droite" factices. Elle l'a fait aux législatives de juin 1986 et le fera pour d'autres élections partielles. Comme la mise sur orbite d'une autre association dont l'intitulé est explicite: "Trop d'immigrés - la France aux Français". Dans le canton de Cergy Sud, avec 9,20% des voix, son candidat devant le FN et les écologistes. Euphorique, son président proclame le déclin du Front. A ses yeux, Le Pen est disqualifié. Pis, il "risque d'être un frain à la défense des Français contre le fléau de l'immigration"(sic). De 1986 à 1988, ce genre d'opérations se multiplient. car c'est dans les eaux de la droite "dure" que la droite "républicaine" chasse l'électeur. Jacques Chirac ira même jusqu'à demander à Jean-Marie Le Pen d'appeler à voter pour lui en 1988, comme le confirme Charles Pasqua. Résultat: le FN se mobilise pour faire battre Chirac et François Mitterrand est réélu.

Le feu de paille s'éternise. En novembre 1991, Bruno Mégret livre 50 idées afin de "rendre la France aux Français". L'ancien militant du RPR s'affirme comme l'idéologue du FN. Son catalogue comprend la remise en cause des naturalisations accordées depuis 1974, l'instauration d'une obligation de réserve, la création de caisses de sécurité sociale séparées, d'un label "produit en France avec des Français", l'instauration de centres d'hébergement surveillé et l'affrètement de charters pour le retour des immigrés. Ce programme n'a pas rébuté, en 2002, les élus de droite qui lui ont accordé leur signature, sur ordre de l'Elysée, selon le Canard Enchaîné, mais aussi selon Pasqua.

 

Le Front gagne en respectabilité

1991 est l'année de la célèbre envolée de Chirac sur les "odeurs". Celui qui prétend avoir échappé à la lepénisation des esprits déclame: "Notre problème ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose...Comment voulez-vous que le travailleur français qui habite à la Goutte d'Or et, avec sa femme, gagne 13.000F, et qui a sur le même palier une famille dont le père, avec trois ou quatre épouses, a une vingtaine d'enfants, gagne 30.000F de prestations sociales sans travailler...Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur, eh bien, le Français devient fou et il faut le comprendre". L'année suivante, en mars 1992, le sénateur-maire RPR de Périgueux, Yves Guéna, confie au magazine d'extrême-droite le Choc que la vocation assimiliatrice de la France est en panne. Tout spécialement en ce qui concerne les Maghrébins: "Cette assimiliation, vu le nombre qu'atteignent les musulmans, devient impossible". Une opinion que partage plus d'un tiers des sympathisants du RPR tandis qu'un sur deux considère le FN comme un "parti comme les autres" et même un "pari utile".

En 1995, alors qu'il fait campagne pour Chirac, le député Eric Raoult considère que les "accords électoraux avec le FN" sont "inéluctables". D'autant que de nombreux élus gaullistes assument fièrement leurs "valeurs communes" avec le FN. Ernest Chenière, proviseur martiniquais rendu célèbre pour ses prises de position sur le voile islamique, élu député RPR en 1993, remporte l'année suivante une élection cantonale grâce à l'apport des voix du FN. "Les valeurs défendues par Chenière sont proches des nôtres", dit le FN, tandis que Chénière explique que "la plupart des électeurs du Front sont de braves gens qui en ont ras le bol de l'insécurité et de l'immigration". Tout comme Le Pen, il est favorable au dépistage obligatoire du sida auquel cas on se refuserait, selon lui, "pour préserver les intêrets des groupes à risque", dont celui des homosexuels. Si Chirac est élu en 1995, il ne le doit pas à Le Pen qui a appelé à voter Jospin. Deux ans plus tard, le FN fait chuter la majorité présidentielle lors des législatives. Dans certaines circonscriptions, cependant, il apporte son soutien à des élus RPR bien pensants.

 

Rencontres discrètes

Le 16 juin 1997, le chef de la "droite ferme" Jean-Marie Le Pen et le député RPR Robert Pandraud dînent aux chandelles. Pandraud ne doit sa réelection qu'aux voix du Front avec lequel il partage bien des idées: il est hostile à Maastricht, partisan de "chantiers de jeunesse" afin de "rééduquer les délinquants multirécidivistes" ou de "l'expulsion systématique des immigrés délinquants". Certains de ses amis  RPR de Seine-Saint-Denis oeuvrent depuis longtemps en coulisse pour une union discrète avec "le diable". Un autre ancien responsable du RPR, Jean-François Mancel, élu de l'Oise, aurait également participé aux agapes. Ce qu'il dément, tout en confirmant l'existence de discussions "privées" avec le FN, dont l'objectif serait de parvenir à des désistements réciproques. Mancel est finalement exclu du RPR pour ses trop nombreuses (et voyantes) tractations avec le FN. et son image de marque un peu ternie après une succession d'affaires. Son isolement est de courte durée. En juin 1998, il se rapporche de Charles Millon, ancien ministre de la Défense d'Edouard Balladur*. Avec quelques notables RPR de Picardie, Mancel a réanimé un vieux mouvement gaulliste local, le Mouvement départemental de Renouveau, avec lequel il entend rallier la Droite que Millon vient de lancer et qui a reçu l'appui de trois petits partis: le Parti pour la liberté (qui soutient actuellement le FN), ce qui reste du CNI et le Parti national républicain fondé par un ancien lepéniste. Ce conglomérat ne refuse ni accord loval ni alliance ponctuelle avec le FN, et afiche ses valeurs communes avec les pestiférés de l'extrême droite. Il bénéficie du parrainage discret de plusieurs parlementaires de "la droite républicaine": Michel Caldaguès, sénateur RPR de Paris, Alain Griotteray, Jacques Larché, sénateur RPR, Michel Poniatowski, qui a dénoncé dans National Hebdo les lobbies maçonnique et "ethnique", Christine Boutin, Albin Chalandon, RPR, ou encore Xavier de Villepin.

 

Millon, Blanc et Soisson de mouillent

Charles Millon est un homme de convction. Il n'en a pas changé depuis que, dans les années 70, il militait au sein du Club de l'Astrolabe, proche du mouvement d'orginie brésilienne Travail Famille Propriété qui, en 1981, prédisait la bolchévisation de la France après la victoire de la gauche: IVG, anticommuniste, TFP a mené campagne contre des films: Je vous salue Marie de Jean-Luc Godard, Thérèse d'Alain Cavalier et la Dernière tentation du Christ de Martin Scorcèse. Catholique fervent, Charles Millon s'est opposé à la légalisation des couples homosexuels. Un point de vue qu'il partage avec Christine Boutin, favorable à des "négociations transparentes" entre la droite RPR-UDF et le FN.

Alors que le futur chef de la Droite rassemble ses troupes, le 14 juin 1998, Balladur se déclare favorable à une commission qui étudierait l'instauration d'une "préférence nationale" à laquelle, a priori, il n'est pas hostile. Le RPR voulait rogner les ailes du FN, il semble que le Front qui ait rogné "le scole de ses valeurs républicaines". La défaite des législatives en 1997, puis le revers des régionales l'année suivante poussent la "droite molle" à de plus en pus de concession. Le 20 mars 1998, celle-ci n'a conservé plusieurs présidences de région que grâce à des accords passés avec des élus frontistes. C'est le cas en Picardie, en Languedoc-Roussillon, dans le Centre, en Bourgogne et, quelques jours durant, dans la région Rhône-Alpes où l'élection de Charles Millon a été invalidée par le Conseil d'Etat. Après d'innombrables tractations de couloir et d'appareil, finalement, une UDF soutenue par la gauche prendra la présidence de région.

C'est entouré de ces trois présidents élus avec des voix FN (Millon, Blanc et Soisson) que Jacques Chirac a tenu meeting à Lyon, entre les deux tours de la présidentielle. Trois hommes mis au ban de la droite républicaine en 1998.

Alors que, entre les deux tours, Chirac dit tout le mal qu'il faut penser de l'extrême-droite, certains de ses amis pensent déjà aux alliances qu'il faudra réaliser avec le Front National, si la droite veut échapper à une nouvelle cohanitation. Jean-François Probst, ancien directeur de la communication de la Ville de Paris, déclare dans Minute: "Nous avons tous le devoir, du centre à la droite la plus ferme (sic), de nous unir pour battre la gauche". Une gauche qui a pourtant arbitré au second tour entre Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac.

FREDERIC CHARPIER

 

Le Vrai Papier Journal, N°22, Juin 2002.

 

*: correction. Charles Millon a été ministre de la Défense du président Jacques Chirac (1995-1997), et a succédé à François Léotard, ministre de la Défense sous le gouvernement Balladur (1993-1995).

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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 09:05

 

Drôle de science

L'épidémie de barbus s'explique mathématiquement

 

Angoulême et hipster

Lunettes à bords épais,et, surtout, pour les hommes, pilosité faciale exubérante...Voici quelques-uns des attributs des "hipsters", ces individus ultra-branchés qui semblent tout faire pour se difféerencier, mais finissent tous par se ressembler. Un phénomène auquel le mathématicien Jonathan Touboul vient de trouver l'expliction suivante:*

Tout le problème est que mi(t) (la tendance perçue par l'individu i au temps t) est dépendante de T (le temps qu'il faut pour s'informer de la mode). Un délai qui peut, grâce à Facebook et Twitter, tendre vers 0, mais sans jamais l'atteindre. Résultat: quand le hispter achète des bretelles, il pense le reste du monde encore adepte de la ceinture, alors que d'autres sont probablement arrivés à la même conclusion dans le magasin d'à côté. Le temps de s'en rendre compte, les bretelles seront devenus tendances...jusqu'à ce que la ceinture fasse, pour les mêmes raisons, son come-back. Les hipsters alimentent ainsi un phénomène de mode oscillatoire auto-entretenu, et ce, même quand les choix sont plus variés (bretelles et ceinture, pourquoi pas!) Seule solution: "choisir sa tenue aléatoirement", propose Jonathan Touboul. Pas sûr, cependant, que la science soit très bonne conseillère en matière de mode...

E.A.

 

Science et Vie, Janvier 2015, N°1168, page 15.


*:Cette formule exprime le fait que dans un groupe de n individus, la tendance observée par l’individu numéro i à l’instant t dépend du poids de l’influence de chacun des autres membres du groupe sur lui (ce sont les Jij), mais également du type de hipsters présents (ils peuvent être plus ou moins modérés, ce qu’expriment les vecteurs sj)  et du temps mis par le hipster i avant de réaliser que chacun des hipsters qui l’entoure est en train de commencer à lui ressembler sur tel ou tel point.

Pris sur slate.fr

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 08:01
Dessin de Charb, Charlie Hebdo, 1999.

Dessin de Charb, Charlie Hebdo, 1999.

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 08:47
Dessin de Sergueï, Le Monde, Mai 2011.

Dessin de Sergueï, Le Monde, Mai 2011.

En bonus, la petite leçon de démagogie du candidat à la présidentielle Jacques Chirac, en Février 1981. Mais comment différencier l'automobiliste du gangster quand le gangster est justement...un automobiliste?

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 09:21
Avoir été président de la République 14 ans durant et toujours au mieux une faute d'orthographe dans son nom: un peu gênant...

 

Une plaque de (l'excellent) Beurre de Surgères. Emballage imprimé à des centaines de milliers d'exemplaires.

Une plaque de (l'excellent) Beurre de Surgères. Emballage imprimé à des centaines de milliers d'exemplaires.

C'est très simple: MiTTeRRand, c'est 2T et 2R. Point. Sinon, dites ou écrivez Tonton.

On va mettre ça sur le coût du stagiaire de Itélé qui est parti faire un tour dans le Poitou.

Mais il y a plus gênant.

En 2013, dans la ville de Reims, dirigée par la maire PS Adeline Hazan, a été inaugurée une esplanade "François Mitterrand", euh enfin "Mitterand". C'est au moment de l'inuguration de la plaque que le "pot-aux-roses" a été découvert est rapidement changé.

Enfin bon, s'il y a quelque part en France un François Mitterand, qu'il sache qu'un peu partout e France, on parle de lui. Mais involontairement.

Photo de Arnaud Robinet prise début Novembre 2013.

Photo de Arnaud Robinet prise début Novembre 2013.

Illustration prise sur lelab.europe1.fr.

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POITIERS

Le 7 Janvier 2015,
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Radio Old School

 RADIO OLD SCHOOL

Une rubrique exclusivement consacrée à de la musique "à l'ancienne" type Disco Soul Funk Electro 1990's et autres perles auditives.
Histoire pour les amateurs de découvrir un genre musical de qualité hélas disparu.
A l'écoute:
 

DEODATO
Skyscrappers
Album:
OS CATEDRATICOS/73 
(1972)

 

 
Le prix du pétrole à New York: 108$13

Pétrol Pop, Jean Yanne & Michel Magne, B.O. de Moi Y'en A Vouloir Des Sous (1972)

Vignette 1985

Vignette auto 1985

Vignette 1983

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